J'ai perdu mon cerveau !!!

16/05/2020

Certains jours, je prends mon cahier et je me mets à écrire sans savoir où cela va me mener, comme si la main qui tient le stylo recevait ce qui prend ensuite la forme d'un texte ou d'une réflexion ; je vous partage et vous propose de me suivre dans le voyage/discussion qui est venu le 14 mai au soir.

J'ai perdu mon cerveau !!!! (c'était drôle d'observer qu'une partie de moi était un peu inquiète alors que l'autre rigolait. J'ai choisi de suivre celle qui rigolait).

J'ai perdu mon cerveau et c'est un soulagement !!!

Lui qui d'habitude se délecte d'apprendre, d'analyser, de tirer des leçons de telle ou telle expérience ; envolé, disparu, disjoncté par la surtension accumulée.

Mais alors que reste-t-il face à l'expérience que « je » vis, que nous vivons en ce moment ?

Impossible de trier les infos, impossible de connaître quelque vérité que ce soit, impossible d'être sûr. A ce constat, l'impuissance semble totale. Et que ressent l'humain quand il se sent impuissant ? Qu'est-ce que « je » ressens lorsque « je » me sens impuissante : tristesse, abattement, découragement, colère. Ok, alors que reste-t-il ???

Une idée arrive : prendre de la hauteur, aller m'asseoir sur un nuage et regarder tous ces humains dont je suis une partie.

Evidemment, de ce point de vue (assise confortablement sur ce nuage tout moelleux), tout est facile, clair, limpide. La réponse vient : laisser rayonner l'espace du cœur et à l'instant même tout se transforme.

OUI MAIS lorsque je regarde tous ces humains, lorsque je regarde mon corps en bas se mouvoir, agir et interagir, ça ne se passe pas comme cela. Chaque corps physique est comme emprisonné, pris dans des couches opaques qui empêchent le cœur de rayonner pleinement. Nous sommes pour la plupart embrumés et cette brume empêche le lien universel, cette brume provoque des interférences.

Cette brume, ce sont nos blessures, notre éducation, nos croyances, notre égo/personnalité et son vécu, notre histoire trans-générationnelle, l'histoire de l'humanité....

Du haut de ce nuage, tout est clair, limpide, cette brume part de chaque individu, elle ne vient aucunement de l'extérieur, chaque individu fabrique sa propre brume, plus ou moins épaisse, plus ou moins opaque, au point parfois de se retrouver totalement dans le brouillard.

Alors comment faire, comment dissiper progressivement cette brume ?

La réponse vient direct : Apprendre à naviguer avec une boussole en suivant un seul point cardinal : « Est-ce que je sens mon cœur ouvert ? Est-ce que je sens de la joie et de la paix ? »

Rester connecter à cette boussole est le chemin.

Une réflexion arrive alors : en ce moment, je trouve ce chemin particulièrement escarpé et en même temps, je prends conscience que c'est ce qui fait que mon attention est plus fine, c'est ce qui fait que mon geste va être plus précis, c'est ce qui fait que je suis totalement présente à ce qui est dans l'instant.

Sur ce chemin escarpé avec un précipice de chaque côté, notre seule option est la présence, c'est dans cette présence que nous pouvons ressentir toute l'intensité de ce que nous sommes.

En cette période, mon chemin escarpé dans la brume est la mise en lumière de la vitesse à laquelle l'espace du cœur peut se refermer chez moi malgré une bonne connaissance des forces en présences que sont mes blessures, les influences familiales, ma grille mentale, les schémas.... C'est un véritable numéro d'équilibriste où la corde suit des montagnes russes. Et je sens en l'instant beaucoup de gratitude pour ce qui nous/m'est offert de vivre.

Puisque le faire en réaction n'est clairement pas la solution, puisqu'il n'y a plus de certitude, puisqu'on ne peut savoir ce qui va advenir, il ne nous reste qu'une chose sur laquelle nous reposer : notre boussole intérieure, cette boussole directement reliée à la source, branchée sur l'énergie d'Amour, reliée à notre puissance.

Garder le cap comme un funambule qui ressent sous chacun de ses pas le fil de la vie et qui avance pas après pas avec une foi totale dans le soutien de ce fil. Le doute et les pensées n'ont plus leur place, il ne reste que le souffle de la vie présent à chaque instant.