Une fin de cycle en douceur
Une fin de cycle en douceur.
Eh bien voilà, c'est la dernière ligne droite, d'ici une semaine, un cycle se termine. Je passerai les clés de la maison comme on passe un relais au prochain gardien du lieu.
Trois mois que ce départ se prépare en douceur, au rythme de la vie.
Trois mois qui ont permis de me connaitre mieux, trois mois parsemés de petits deuils, de belles rencontres, de cadeaux, de larmes, de joie.
J'ai la sensation d'avoir fait un grand ménage, comme un reset, une mise à jour nécessaire.
Ces trois mois ont été une invitation à mettre plus de douceur et plus d'amour au quotidien, à m'accueillir là où je me jugeais avoir manqué de rigueur, avoir été négligente, avoir laissé trainer.
Vider la maison et les dépendances pour ne garder que le nécessaire me paraissait une montagne au début et puis quelque chose a lâché. Mettre de la douceur a été ici de prendre un garde meuble pour un temps et pouvoir garder ce que je n'étais pas prête à laisser partir. Pas à pas, cela s'est fait. Rien n'a été planifié, la seule donnée connue était la date du 26 avril où je passerais les clés. J'ai trié, vendu, donné, recyclé et aussi jeté.
Et j'ai expérimenté l'intelligence de la vie et sa parfaite orchestration lorsqu'on accepte d'être à l'écoute et de se laisser faire. L'abondance a été là tout du long. A chaque fois qu'un rendez-vous s'annulait, c'était pour du mieux. L'exemple le plus flagrant a été lorsqu'un début de semaine, tout ce qui était prévu pour la fin de semaine, a été annulé ou reporté, là encore, cela était parfait car un petit virus est entré chez nous et m'a stoppé net.
Deux ans qu'on en entendait parler mais il n'était jamais arrivé jusqu'à nous. Il a permis d'affiner encore plus l'écoute du corps, d'observer comment le corps sait ce qui est bon pour revenir à l'équilibre. Pendant 5 jours, le corps ne pouvait plus manger, dormait la journée, restait éveillé par les douleurs la nuit avec une énergie à zéro, tout geste était un effort. Et puis au 6ème jour, l'énergie a commencé à revenir progressivement. Cette phase d'arrêt forcé a ramené de la conscience sur la chance que nous avons lorsque le corps est en bonne santé et nous permet de nous lever le matin en bonne forme. J'ai littéralement savouré chaque pas fait avec légèreté et élan dans les premiers jours.
Et la suite s'est faite en étant encore plus à l'écoute des ressentis, des moments de fatigue, de découragement, d'élan avec la sensation que plus l'écoute est fine, plus je peux répondre au besoin du moment et mieux cela s'organise.
Ou plus clairement, moins je m'en mêle et mieux cela se fait !!! Bien sûr, j'avais lu et entendu cela mais comme toujours, rien ne vaut l'expérience directe.
C'est une drôle de sensation que de ne pas avoir les rênes en main et pourtant, cela rend la vie beaucoup plus simple, plus fluide. L'accueil de ce qui est tel quel, sans chercher d'explication amène tellement de détente, permet de s'ouvrir à l'inconnu tout en renforçant la foi.
Ce qui est encore plus déroutant, c'est que je ne sais pas du tout ce que ce changement de vie va entrainer, je sais juste que c'était le moment de changer et c'est comme si, une fois cette page tournée, tout était possible.
Comme un grand vertige face à ce champ des possibles et en même temps de la joie à découvrir la suite du chemin.